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Hist I Thème 2 - L'EUROPE DES LUMIÈRES
COURS EN TRAVAUX
Thème 2 - L’EUROPE DES LUMIÈRES
Voltaire embastillé. Eau-forte extraite de "Dessins du Cabinet du Roi" gravé par le comte de Caylus, XVIIIème sièclePour télécharger le cours dans son intégralité en version Notebook, cliquez sur l'image
CONNAISSANCES
Au XVIIIe siècle, les philosophes et les savants mettent en cause les fondements religieux, politiques, économiques et sociaux de la société d’ordres.DÉMARCHES
La France est au centre de cette étude qui est menée à partir de la vie et de l’oeuvre d’un philosophe des Lumières ou d’un savant au choix.CAPACITÉS
Connaître et utiliser le repère suivant
- L’Encyclopédie, milieu du XVIIIe siècle
Raconter quelques épisodes de la vie du philosophe ou du savant étudié, et expliquer en quoi ils sont révélateurs du siècle des LumièresExtraits du cours
Introduction
Au XVIIIe siècle, les savants et les penseurs ont un état d'esprit plus critique. Ils réfléchissent en s'appuyant sur la raison et rejettent les préjugés. Ils veulent diffuser les lumières de la raison.
I "Le mariage de Figaro" : les Lumières au théâtre
Présentation de la pièce et de l'auteur:
La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes de Beaumarchais écrite en 1778, dont la première représentation officielle eut lieu le 27 avril 1784 au théâtre de l'Odéon, après plusieurs années de censure. Chef-d’œuvre du théâtre français et international, la pièce est considérée, par sa dénonciation des privilèges archaïques de la noblesse, comme l’un des signes avant-coureurs de la Révolution française.
Beaumarchais y remet en scène les principaux personnages de sa pièce Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile (1775) : le barbier, Figaro, le comte Almaviva et Rosine, appelée maintenant la Comtesse.
Figaro, entré au service du comte Almaviva, doit être fiancé à Suzanne, première camériste de la comtesse. Mais le comte, qui commence à s’ennuyer avec son épouse, est à la recherche d’aventures galantes. Attiré par Suzanne, il envisage de restaurer le droit de cuissage du seigneur, qui lui permet de goûter aux charmes de toute jeune mariée avant que le mari ait pu en profiter.
Aidé par le peu scrupuleux Bazile, le comte fait à Suzanne des avances de plus en plus claires, qui entraînent celle-ci à tout révéler à Figaro et à la Comtesse.
Le comte doit alors faire face à une coalition qui finira par triompher de lui. Ridiculisé lors d’un rendez-vous galant qui était en fait un piège, il se jette à genoux devant son épouse et lui demande pardon devant tout le village rassemblé, tandis que Figaro se marie enfin avec Suzanne.
Analyse de l'oeuvre:
Le monologue de Figaro (acte V, scène 3), dont un passage qui résume les rancoeurs contre la noblesse, incarnée par le comte Almaviva, quelques années avant la Révolution :
FIGARO : Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! ... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs, pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes : et vous voulez jouter... [...] (Il s'assied sur un banc.) Est-il rien de plus bizarre que ma destinée ? Fils de je ne sais pas qui, volé par des bandits, élevé dans leurs moeurs, je m'en dégoûte et veux courir une carrière honnête ; et partout je suis repoussé ! J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie, et tout le crédit d'un grand seigneur peut à peine me mettre à la main une lancette vétérinaire ! Las d'attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre : me fussé-je mis une pierre au cou ! Je broche une comédie dans les moeurs du sérail. Auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule : à l'instant un envoyé... de je ne sais où se plaint que j'offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Egypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc : et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate, en nous disant : chiens de chrétiens. Ne pouvant avilir l'esprit, on se venge en le maltraitant. Mes joues creusaient, mon terme était échu : je voyais de loin arriver l'affreux recors, la plume fichée dans sa perruque : en frémissant je m'évertue. Il s'élève une question sur la nature des richesses; et, comme il n'est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n'ayant pas un sol, j'écris sur la valeur de l'argent et sur son produit net : sitôt je vois du fond d'un fiacre baisser pour moi le pont d'un château fort, à l'entrée duquel je laissai l'espérance et la liberté. (Il se lève.) Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais... que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. (Il se rassied.) Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner, quoiqu'on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume, et demande à chacun de quoi il est question : on me dit que, pendant ma retraite économique, il s'est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s'étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs. Pour profiter de cette douce liberté, j'annonce un écrit périodique, et, croyant n'aller sur les brisées d'aucun autre, je le nomme Journal inutile. Pou-ou ! je vois s'élever contre moi mille pauvres diables à la feuille, on me supprime, et me voilà derechef sans emploi ! Le désespoir m'allait saisir ; on pense à moi pour une place, mais par malheur j'y étais propre : il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l'obtint. Il ne me restait plus qu'à voler ; je me fais banquier de pharaon : alors, bonnes gens ! je soupe en ville, et les personnes dites comme il faut m'ouvrent poliment leur maison, en retenant pour elles les trois quarts du profit. J'aurais bien pu me remonter; je commençais même à comprendre que, pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir. Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore. Pour le coup je quittais le monde, et vingt brasses d'eau m'en allaient séparer, lorsqu'un dieu bienfaisant m'appelle à mon premier état. Je reprends ma trousse et mon cuir anglais ; puis, laissant la fumée aux sots qui s'en nourrissent, et la honte au milieu du chemin comme trop lourde à un piéton, je vais rasant de ville en ville, et je vis enfin sans souci.
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (V, 3), 1784Analyse de ce monologue (niveau Lycée)- "Les corrigés.com"2ème analyse : 2e commentaire : Beaumarchais : Acte V, scène 3
3ème analyse : 3e commentaire : Beaumarchais : Acte V, scène 3
4ème analyse: 4e commentaire : Beaumarchais : Acte V, scène 3
Diffusion d'extraits de "Beaumarchais l'insolent" de Molinaro, 19961h01': Commande de la pièce1h17: Lecture à la censure1h27' "sans la liberté de blâmer..."
La réaction du roi à la diffusion de la pièce. La réaction de la cour devant un noble de robe (et non d'épée)
La réaction de Beaumarchais contre l'institution qui le jugeII Voltaire, un philosophe des Lumières.
François-Marie Arouet dit VoltaireFrançois-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778) est l’une des grandes figures du siècle des Lumières. Philosophe et écrivain, il lutte pour la tolérance et contre les injustices de la société d’ordres. Inquiété pour ses idées politiques et religieuses, il passe une partie de sa vie loin de France.
«Candide», «Lettres Philosophiques».
III La diffusion des idées des Lumières.
Qu'est-ce que l'Encyclopédie ? comment connaît-on Voltaire, Montesquieu et Rousseau ? par les livres - oui, mais on a dit que la liberté d'expression n'existait pas en France ... C'est l'encyclopédie qui permet de les connaître
Regardez la couverture de l'Encyclopédie : qu'y a-t-il d'écrit tout en bas ? "avec approbation et privilège du roi"
Qu'est-ce que cela signifie ? que les livres sont lus par une administration royale avant d'être publiés : les livres qui ne conviennent pas au roi sont censurés (ils ne peuvent pas être publiés)
Que font les auteurs pour éviter la censure ? par ex Montesquieu ? il ne critique pas directement le roi, il utilise des stratagèmes (ex "les Lettres persanes")
A RETENIR
- On diffuse donc les idées par les livres (les écrivains doivent ruser pour éviter la censure)
Y a-t-il d'autres moyen pour diffuser les idées ?
(peinture de G. Lemonnier, XIXème siècle, Musée des Beaux-Arts, Rouen).
A partir de 1749, Madame Geoffrin reçoit dans son salon parisien des philosophes (des peintres et des écrivains) de son époque. Les philosphes français admirent les Etats-Unis qui symbolisent pour eux la liberté face à l'absolutisme qui règne en France. Ils échangent leurs idées et leurs connaissances dans le but de faire avancer la société de leur temps. Sur ce tableau de Lemonnier, un des invités lit L'orphelin de Chine de Voltaire.
Qui voient-on sur ce tableau ? des artistes et des écrivains
Où sont-ils ? chez une dame parisienne, dans un salon
Pourquoi à Paris et pas à Versailles ? ... Que fait-on dans ce salon ? on parle d'art, de philosophie, mais aussi de politique (pour parler de politique, il vaut mieux ne pas être à Versailles) - il n'y a pas que des artistes et des philosophes, il y a aussi des gens cultivés, qui s'intéressent aux idées nouvelles...
A RETENIR
On diffuse aussi les idées par la fréquentation des salons des dames parisiennes
Mais qui lit l'Encyclopédie et les philosophes ? Qui fréquente les salons ? Tout le monde ? les gens cultivés, les gens qui occupent les places importantes de la société... C'est-à-dire ? Les élites
A RETENIR
Les idées nouvelles touchent surtout les élites [personnes qui occupent les places importantes de la société (nobles, haut clergé, grandes bourgeoisie, savants et penseurs)] cultivées. Elles ne se diffusent que très lentement dans le peuple.
Conclusion: Les idées des Lumières s'opposent à celles de la monarchie absolue.
ThèmeIdées de la monarchie absolueIdées des philosophes des LumièresLes origines du pouvoir Bossuet écrit en 1670 dans Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture sainte: "La toute puissance vient de Dieu. Les princes agissent donc comme lieutenants de Dieu sur Terre." Diderot écrit en 1765 dans l'Encyclopédie, article "Autorité politique": "Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres. Le prince tient de ses sujets même l'autorité qu'ila sur eux." Le pouvoir législatif Louis XIV écrit en 1668 dans les Mémoires rédigés pour l'éducation du Dauphin: "Toute puissance, toute autorité résident dans la main du Roi." Rousseau écrit en 1748 dans son ouvrage Le contrat social: "La puissance législative appartient au peuple et ne peut appartenir qu'à lui." L'organisation de la société En 1789, la noblesse de Montargis exprime son point de vue dans un cahier doléances: "Nous déclarons ne jamais consentir à l'extinction des droits qui ont caractérisé l'Ordre noble et que nous tenons de nos ancêtres." Le chevalier de Jaucourt écrit dans l'Encyclopédie vers 1750, article Egalité naturelle: "L'égalité naturelle est le principe et le fondement de la liberté. Tous les hommes naissent, croissent, subsistent et meurent de la même manière." La religion dans le royaume Louis XIV révoque l'édit de Nantes en 1685: une seule religion est acceptée dans le royaume de France, la religion catholique. Voltaire écrit en 1763 son Traité son la tolérance: " Une religion qui tolérerait toutes les autres serait capable de faire du genre humain un peuple de frères."
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Commentaires
2liliDimanche 10 Novembre 2013 à 12:27trop bien3inconuSamedi 13 Septembre 2014 à 17:25bonjour se site ma permit de faire un plan pas plus mais il ma sauver pour mon expo4inconuSamedi 13 Septembre 2014 à 17:25bonjour se site ma permit de faire un plan pas plus mais il ma sauver pour mon expo5inconuSamedi 13 Septembre 2014 à 17:25bonjour se site ma permit de faire un plan pas plus mais il ma sauver pour mon expo6lennaMercredi 11 Février 2015 à 12:57bonsoir Enfin j’ai compris le siècle des lumières, le rôle de l’encyclopédie et j’ai pu aider mon fils à faire son dossier maison ce site m’a permis d’aider mon fils à comprendre quelque chose à son cours illisible d’histoire car il y a des profs assez stupides pour croire qu’un élève peut prendre des notes en histoire en 4ème, écrire et écouter et participer en même temps ! quand il se relit, c’est incompréhensible, même pour le parent et ces profs se permettent de dire que ces enfants ont de sales notes car ils ne travailent pas ! comment faire pour dénoncer ce enseignants ? à l’inspection ? mon fils était un passionné d’histoire, il devient inculte à cause des profs non passionnés et fainéants qui ne font même pas de photocopies Grand merci7clarazurVendredi 3 Juillet 2015 à 11:51bravo pour tes cours! Enseignante en segpa en 4ème , j'ai parcouru beaucoup de sites . Je trouve tes cours très bien construits, clairs ,tes documents sont intéressants et tes synthèses visent bien l'essentiel. C'est un bon support de travail. Merci
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Bonjour à tous,
Est ce que vous pourriez me rédiger une conclusion sous forme de paragraphe argumenté montrant qu'à partir du XVIII siècle, la monarchie absolue est remise en cause par les Lumières et que les principes des philosophes des Lumières s'opposent à la monarchie absolue.
Merci beaucoup c'est URGENT
Non, je ne fais pas le travail des élèves. Bon courage à vous :-)